jeudi 22 mars 2012

La Fédération des Aveugles et Handicapés Visuels de France raconte et témoigne l'intérêt de la socio-esthétique


J’ai interviewé ce mois-ci, Mme Nathalie Ribeiro, assistante sociale à la Fédération des Aveugles de France et Déficients Visuels, au sujet des ateliers de socio-esthétique proposés par Aurélia Barbot et de l’accueil des stagiaires en psycho socio-esthétique. Elle nous donne son ressenti sur le sujet et nous transmet l’impact de ses soins sur les adhérents de la fédération.

1) Quel est le rôle de la FAF?

La Fédération des aveugles de France est une association loi 1901 qui a pour but l’amélioration de la condition matérielle, morale et sociale des aveugles et malvoyants.
Elle intervient pour soutenir la recherche ophtalmologique, elle vise à favoriser l’insertion sociale, scolaire,  professionnelle et culturelle  des personnes atteintes d’une déficience visuelle.

2) Quel est votre rôle? Depuis combien d'années exercez-vous à la FAF?

Je suis responsable de l’action médico - sociale à la Fédération depuis 19 ans. Je m’occupe de l’action sociale, gère le centre de santé qui a des consultations en ophtalmologie et de l’orthoptie en basse vision. J’organise un certain nombre d’ateliers à destination des adhérents dont les ateliers d’esthétique.

3) Depuis combien d'années ont lieu les ateliers socio-esthétique à la FAF?

Les ateliers de socio-esthétique existent depuis cinq ans et remportent un vif succès auprès de nos adhérents qui sont de plus en plus nombreux à vouloir y participer ; pour eux c’est un moment de détente et cela  leur apporte beaucoup pour l’estime d’eux –même.

4) Comment les personnes déficientes visuelles perçoivent ses ateliers?

Voici quelques ressentis de ces derniers après avoir participé aux ateliers : «  donner une belle image de soi, c’est important en tant que femme mais plus encore, en tant que femme déficiente visuelle » ; « j’ai l’impression de redécouvrir mon corps » ; « cet atelier c’est très bien…mon cœur nageait dans la confiture, c’est une expérience à renouveler » ; « Aujourd’hui,  je ne vois quasiment plus, je me maquille à tâtons ; les ateliers me permettent de découvrir de nouvelles techniques ou astuces pour me maquiller » ; « les élèves nous ont expliqué la façon de masser un visage ou une main et nous ont donné des conseils adaptés, ce fut un moment de détente et de bien-être ».

5) Vous avez accueilli de nombreuses stagiaires en psycho socio-esthétique en tant que maître de stage. Ces stagiaires ont pu mettre en place des soins individualisés. Quel a été l'apport des soins individuels auprès des personnes déficientes visuelles?

J’ai accueilli de nombreuses stagiaires en psycho socio-esthétique, ces dernières ont apporté beaucoup aux personnes déficientes visuelles qui ont pu apprendre des techniques de maquillage ou de soins mais aussi recevoir du bien-être, ce qui fut pour certaines femmes une première car elles n’avaient osé franchir la porte d’un institut auparavant.
Certaines maintenant  osent se maquiller, se mettre du rouge à lèvre ou aller dans un institut pour recevoir un soin épilatoire, les hommes ressentent l’utilité de se faire un soin des mains, ce qui aurait peut être été impensable avant pour eux. 

6) Que pensez-vous des personnes déficientes visuelles qui souhaitent faire des formations en esthétique?
Je pense que c’est assez compliqué, cela nécessite de nombreuses adaptations. D’une part pour les cours d’anatomie et surtout les schémas car la personne déficiente visuelle ne peut se faire une représentation des schémas qu’avec le toucher ; certains soins aussi comme l’épilation sans difficilement envisageable sans la vue.

7) Y-a t-il un avenir de travail pour les psycho socio-esthéticiennes et socio-esthéticiennes auprès de ces personnes?

Je pense qu’il y aura de plus en plus de demandes, il est très important que les personnes déficientes visuelles se réapproprier une image d’elle-même pour être bien intégrer dans la société  et c’est un premier pas vers l’acceptation du handicap.

8) Si demain ces ateliers/soins socio-esthétiques devaient s'arrêter complètement, comment réagirez les déficients visuels?

Si les soins s’arrêtaient à la FAF, je pense que nos adhérents seraient vraiment tristes car ils ont beaucoup investi ces ateliers ou soins individuels, ça leur apporte tellement de réconfort.

Merci à Nathalie Ribeiro pour sa participation au blog :
la socio-esthétique, à portée de tous !

Fédération des Aveugles et handicapés visuels de France

58, avenue Bosquet
75007 Paris
01 45 51 20 08

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